Blog visant à informer de nos actions sur la Côte Basque pour tout ce qui attrait à la culture Ouest-Africaine. Organisation de cours de danse africaine (Mali, Guinée), cours de percussions (dununs et djembé), spectacles, concerts, interventions en milieu scolaire et extra-scolaire, en centres spécialisés. Programme de solidarité et d'aide à la politique d'éducation du village de Dioulafoundo (Mali).
Cette page a pour but de recenser de manière non-exhaustive les différents instruments traditionnels des pays Mandingues.
Nous commencerons tout d'abord par les
membraphones (qui font vibrer une peau pour produire un son).
Les dununs sont des troncs de bois évidés sur lesquels sont positionnées deux peaux de vache ou de veau enserrées par le même procédé de cercles et de
corde que le djembé (d'autres peuvent être "cousus", une autre façon de monter les peaux). Le plus gros est le dununba, le moyen est le sangban et le plus petit est le kensereni. Ils sonnent
respectivement du plus grave au plus aigu. Ils sont joués à l'aide d'un baguette en bois sur la peau et disposent chacun de cloches elles aussi accordées de la plus grave à la plus aiguë. Ces
dernières sont jouées avec des tiges en fer ou des écrous ou boulons. Les rythmes reprennent le principe de polyrythmie et permettent au sangban et au dununba de pouvoir varier et quelques fois
marquer la danse. Ce sont eux qui donnent le rythmte et donc la danse.
Les bougarabous sont originaires de Casamance (Sénégal) et sont joués par 4 traditionnellement. Frappés à
pleine mein, ils produisent chacun un son différent permettant une polyrythmie.
Le bara est un instrument traditionnel malinké composé d'une caisse en calebasse sur laquelle est posée une
peau de chèvre tirée par des cordes. Cet instrument produit généralement un son plus grave et est souvent joué en accompagnement. Cependant, certains peuvent
marquer la danse avec ou faire des solos.
Le tama ou tamani est sculpté en forme de sablier. Il est placé sous l'aisselle pour le jouer (d'où la traduction francisée de tambour d'aisselle). La tension de la peau peut
varier selon que l'on appuie fort ou pas ce qui produit des sons complètement différents. Les griots s'en servent comme
s'ils parlaient avec et seuls les personnes aguéries peuvent en décripter les messages.
Une autre classe d'instruments : les
cordophones.
La kora est très utilisée par les griots. Originaire de Gambie puis introduite
en pays mandingue, elle est composée d'une caisse de résonnance en calebasse recouverte d'une peau de vache ou de veau, d'un manche et de soutiens en bois et de pas moins de 21 cordes Elle peut
produire des sons allant du plus grave au plus aigu. La technique de cet instrument réside dans le doigté, la dextérité et la rapidité des mouvements. Comme si la chose n'était pas assez
compliquée, on apprend dès le début à chanter en jouant. Elle s'est largement répandue ces 15 dernières années à travers le monde, permettant aux novices les plus curieux d'approcher cet
instrument très complexe.
Dans la même lignée, le bolon est un des différents instruments traditionnels
qui sont composés des mêmes éléments (sauf pour la peau qui sera ici de l'antilope remplacée de nos jours par de la chèvre) mais ne possède que 3 cordes. On joue du m'bolon à l'aide d'une
baguette en bois en forme de V. Autrefois, à partir du XI ème siècle, il était utilisé avant les batailles pour encourager les guerriers puis après la bataille pour encenser les plus
valeureux. Malheureusement cet instrument n'est de nos jours joué que dans certaines contrées pour encourager les cultivateurs.
Le djeli n'goni est comme son nom l'indique le n'goni des griots. Beaucoup plus petit que ces cousins à cordes et composé
d'une caisse de résonnance naviforme en bois au lieu d'une calebasse, on se sert du pouce et de l'indexe pour pincer ses 4 cordes. Ayant traversé les
frontières des pays malinkés, il a su trouvé une place importante dans les pas du maghreb, qui s'en sont largement inspiré pour créer le guimbri.
Le donso n'goni est composé de 6
cordes et est réservé à la caste des chasseurs. Encore aujourd'hui, il est utilisé durant les fêtes desdites confréries de chasseurs, au Mali en particulier. Appelés "donso" (d'où le nom de
l'instrument), ils proclamment des chants sur l'histoire d'une personne, ses prouesses au combat à la chasse ou encore à la médecine traditionnelle par des codes musicaux très complexes. A moins
d'être initié à cet instrument dans ce cercle très fermé, il est pratiquement impossible de comprendre ses fonctions et ces techniques traditionnelles.
Le kamele n'goni est le "n'goni des jeunes" dans le sens où ce sont les dernières générations qui ont inventé cet instrument. Ainsi, le nombre de cordes
varie de 8 à 12 cordes (14 très rarement) et les clès mécaniques ont remplacé les peaux, boyaux ou ficelles pour pouvoir s'accorder en fonction des instruments présents. Le reste de sa
fabrication est sensiblement la même que les autres n'gonis. Très populaire, il connait un essor considérable en Afrique comme dans le reste du monde.
Le plus connu des idiophones africains est le balafon, sorte de xylophone. Les accords et
les gammes sont différentes selon les ethnies, les dialectes mais la composition reste la même pour tous : une structure en bambou, des lames en bois et des calebasses en guise de caisses de
résonnance. Chaque lame est testé avec sa calebasse correspondante afin que le tout soit accordé comme on le souhaite. Les deux gammes sont : pentatonique (bala dioula ou sénoufo) du Burkina Faso
et le diatonique de Guinée. Le légendaire sosso bala de Soumaoro Kante est encore gardé de génération en génération à Niagassola en Guinée par la famille Kouyate.
Les
tambours d'eau sont constitués d'une moitié de calebasse remplie d'eau sur laquelle est placée une autre
moitié de calebasse à l'envers et plus petite. On frappe dessus avec des baguettes de bois. Dans la tradition lointaine, ils étaient joués pour les enterrements, les assemblées mystiques ou pour
appeler la pluie. Il existe une variante (comme sur la photo) ou la première calebasse est remplcé par un seau ou une bassine, l'instrument est alors appelé tochng (Togo). De nos jours ils sont souvent utilisés par les femmes durant les travaux pénibles (décorticage des cachuètes par exemple) et complétés par des chants.
Les kese kese sont tressés sur un morceau de calebasse. Des anses permettent de les porter pour les secouer et
produire un son proche de celui des maracas. Ils sont très souvent joués car ils produisent un fond sonore et peuvent permettre de marquer le temps.
Les n'sakara peuvent avoir plusieurs formes et se tenir à la main ou au poignet. Ainsi agitées, elles accompagnent les gestes les rythmes joués.
La djebara est aussi un instrument complémentaire. Celle-ci est composée d'une calebasse longue, tressées defil et de perles
ou de coquillages produisant un son puissant.
La gita est portée aux bras ou sur la tête et est utilisée lors de certaines danse. Sa confection est simple : une grande calebasse percée de petits trous
où l'on fait passer des fils avec des cauries (coquillages) au bout. En la faisant tourner sur elle-même la gita produit un son fort des cauries contre la calebasse. Cet instrument est très
interessant à utiliser dans les chorégraphies.